Né à La Havane en 1949, Carlos Boix réside à Genève depuis 2013 après avoir vécu à Stockholm, Alger, Tunis, Paris et Madrid.
À 18 ans il décrochait le premier prix du Salon du Dessin de La Havane. Quand il ne partait pas fumer des «culebras» dans les champs d’ananas, il fréquentait les ateliers de René Portocarrero (1912-1986) et de Mariano Rodriguez (1912-1990). En 74, à leurs côtés, il participa à la réalisation d’une fresque collective à la demande de Fidel Castro. Il travaillait alors au Caïman Barbu (El Caimàn Barbudo), revue littéraire dont le titre surréaliste préfigure la grande jubilation de l’Œuvre boixien.
Le Boix suédois a traîné ses pots de couleurs et ses costumes italiens sur quatre continents, égrenant un sillage d’expositions personnelles dans les galeries les plus recommandables et accumulant un répertoire de collectionneurs acquis à son graphisme sériel, à sa palette pétaradante et à son imaginaire sans tabou. Stockholm, Alger, Paris, Carthage, Genève furent les décors successifs de son odyssée. Alain Jouffroy, José Pierre, Eduardo Manet, Fernando Arrabal, Olle Granath et Régis Debray ont écrit sur sa peinture.
Viveur et travailleur, épicurien et stakhanoviste, Boix est le fruit paradoxal de l’énergie vitale et du feu sacré.
On retrouve ses œuvres dans des collections publiques et privées dans de nombreux pays européens, aux USA, ainsi qu’à Cuba, en Colombie et au Venezuela.
De 1984 à 2015, plus d’une trentaine d’expositions lui ont été consacrées en Italie, Espagne, Suède, Suisse, France, Pologne, Cuba, Tunisie et plusieurs prix lui ont été consacrés pour sa peinture.
Extraits du portrait de Franck Chaix de Lavarène
« Carlos Boix peint avec insolence. Là où beaucoup d’artistes hésitent, il avance, visage découvert, dans la dénonciation impitoyable d’un monde qui s’emballe.
Son regard fouille les travers de la société de consommation, pour en dénoncer les excès. Servie par un plaisir jubilatoire du geste, il trace des entrelacs de signes et de symboles allusifs, dans un délire visuel où quelques mots accompagnent chaque tableau.
Dans ce jeu où se perdent vite nos certitudes, il tisse des liens incongrus qui ne sont jamais innocents. Ne négligeant pas l’humour et la dérision, Boix nous éblouit par la dextérité de son trait. Il y a de la musique dans cette peinture, Cuba et les Caraïbes ne sont jamais très loin dans le monde endiablé du peintre, qui nous stupéfie de couleur.
La démesure du propos est la seule réponse à cette folle accélération du Monde.
L’artiste recourt souvent à la métaphore pour crier sa stupeur. Ses narrations sont enrichies d’innombrables détails, nés d’un imaginaire foisonnant, admirablement servis par le dessin et la couleur.
La brutalité de Boix n’est en fait que de l’énergie. Son lyrisme naturel lui permet de réinventer un monde qui nous entraine joyeusement sur des chemins de traverses. Cette errance poétique, toujours inventive, souvent fulgurante, exorcise nos peurs.
L’insolence de Boix nous fascine, parce qu’elle nous permet de transcender le drame humain ».
Gérard Gamand, rédacteur en chef du magazine Azart