« J’ai préféré l’intérêt et le plaisir de voyager à l’intérieur de la peinture, à l’obligation qu’exige le marché de l’art de s’en tenir à la répétition d’une seule et même manière de peindre identifiable. »
Professeur dans plusieurs académies et écoles des Beaux-Arts, chargé par le Ministère de la Culture, après mai 1968, de la mise en place de la réforme des enseignements artistiques, historien de l’art, rédacteur en chef et directeur du dictionnaire des artistes, le fameux Bénézit, pionnier et animateur des grands salons d’après-guerre, Jacques Busse est un « contemporain considérable ». Dans le cercle finalement restreint des créateurs authentiques, il fait partie des « valeurs sûres ». Il exposait régulièrement en groupe et personnellement, aussi bien en France qu’à l’étranger. Elève d’Othon Friesz et co-fondateur du Groupe de l’Echelle en 1942.
Humaniste et homme de culture, ce qui n’était pas rare chez les artistes de sa génération, Jacques Busse a entretenu un dialogue fertile avec des poètes comme Raymond Queneau ou Christian Morgenstein. Il a traduit de la langue allemande les Chansons du Gibet. D’André Frénaud, il a illustré le recueil La sorcière de Rome. Jacques Busse a également publié un ouvrage théorique sur l’impressionnisme et un petit livre à l’humour grinçant Propos d’ivrogne, publié aux éditions Obsidiane.
Parce qu’il fut, justement, un homme de culture, Jacques Busse a toujours refusé de prendre au sérieux les émules sans humour de Marcel Duchamp, le terrorisme intellectuel des théoriciens impuissants de « la mort de l’art » et la dictature des inconditionnels des « installations » et autres « vidéos ». Loin des jeux stériles et des modes intellectuelles, la peinture fut pour lui une aventure totale, sensuelle, physique et mentale.