Je suis né à Madrid en 1936, du côté des perdants de la guerre civile espagnole.
Mon enfance : un quartier à la frontière de la banlieue rouge madrilène. Je dessinais beaucoup, comme tous les enfants. Peut-être un peu plus.
Mon adolescence : je rêvais d’étudier, mais on n’avait pas les moyens et il fallait gagner sa vie. Mon refuge: lire. De préférence de la poésie.
Après avoir fricoté avec l’écrit, le théâtre et même la musique, je me frotte essentiellement aux arts plastiques; depuis une bonne quarantaine d’années: dessin, peinture, gravure, photographie…
Dans ma première période de peinture, toiles et papiers ont absorbé pas mal des mes démons. Par la suite, lentement, mon travail a glissé vers un univers plutôt poétique : quotidien ou féerique, abstrait ou figuratif, flou ou précis… avec, de plus en plus, la conscience de n’être que témoin, de moi-même et de ce que j’observe.
J’ai quitté l’Espagne en 1967 pour m’installer en France. J’ai habité dans quatre ou cinq villes différentes. Depuis cinq ans, je suis dans une grande ville du Sud-Ouest.
Demain… Comment savoir ? Demain n’est pas encore arrivé.
De plus en plus, dans mon travail, ces sont les images elles-mêmes qui me guident. J’ai découvert que les images, parfois, sont plus intelligentes que celui qui les fait.
Il y a dans les tableaux de Léon Diaz Ronda un univers poétique fait de brumes délicates et de trouées de lumière mélancoliques, voire même quelque peu mystérieuses. Mais au delà de la représentation immédiate, ce qui fascine surtout c’est le message implicite de ces oeuvres inspirées par une transcendance. Il s’agit d’un humanisme à caractère universel et peut être même mystique. Léon Diaz Ronda est un sage, peintre et philosophe à la fois.
Colette Clavreul, galeriste. (2013)