Joaquin Ferrer est né le 4 juillet 1929 à Manzanillo, Cuba. En 1952, il entre à l’Ecole des Beaux-Arts de La Havane. Il expose pour la première fois ses œuvres en 1954 au Salon National de la Peinture au Musée d’Art Moderne de La Havane. De nombreuses expositions personnelles et collectives suivront à Cuba, au Mexique, en Colombie, au Brésil et aux Etats-Unis.
Ferrer arrive en France en 1960 grâce à une bourse du Ministère de l’Education Cubain et devient citoyen français en 1979. Il vit et travaille actuellement à Paris.
Ses œuvres sont indescriptibles, sans référence ni à une peinture existante, ni à une réalité repérable. Il restitue dans son œuvre non pas les traits d’un visage, la configuration d’un lieu, le contenu d’un discours mais plutôt le rapport des volumes à l’espace, la vibration, l’intonation d’une voix, sa couleur, son intime singularité, ce qui touche au plus profond et qui est le révélateur de l’être. Ses géométries, ses courbes sont peuplées d’ombres énigmatiques.
Il dit de sa peinture que ce que l’on voit n’est pas ce que l’on voit, qu’il préfère les lumières automnales et la silhouette nervurée des arbres en hiver aux luxuriances du plein été, qu’il ne peut savoir ce que sera son œuvre avant qu’il n’en ait tracé la première esquisse et qu’il la conçoit comme un processus d’apprentissage et de découverte.
Max Ernst dira à son sujet dans Paris-Presse le 30 janvier 1968 : «…Quand aux jeunes, je les plains. Comment n’ont-ils pas l’impression que tout a été fait avant eux? On a tort d’en faire des dieux avant même qu’ils aient eu le temps de s’exprimer. L’un deux, Ferrer, est un peu ma découverte. Loin du Pop’Art, du Mec’Art et de leurs succédanés, il me paraît profondément authentique…».