Paul Rebeyrolle est né en 1926 à Eymoutiers, France. À l’age de cinq ans il est atteint d’une maladie qui l’immobilise totalement et ce sont ses parents, Jean Rebeyrolle et Marie Ensergueix, instituteurs, qui lui apprennent à lire et à écrire. Il apprend aussi à déssiner.
En 1937 la famille déménage à Limoges où il fait ses études secondaires au lycée Gay-Lussac. En 1944, il passe son baccalauréat de philosophie et en octobre de cette année, à l’age de 18 ans, monte à Paris par « le premier train de la Libération ». Paul Rebeyrolle sait déjà depuis longtemps qu’il veut devenir peintre. De son adolescence au Limousin, il gardera la passion de la nature et le sentiment impérieux que la conquête de la liberté constitue une nécessité absolue.
En 1947, il rencontre Bernard Lorjou à Montmartre et, sur son invitation, participe aux expositions de « L’Homme-Témoin » aux côtés d’André Minaux, Bernard Buffet, Simone Dat (sa première femme), parmi d’autres. Ils y défendent un retour au réalisme pour rompre avec les tendances de la peinture abstraite. En 1948, Rebeyrolle décore les Abattoirs de la Villette, et participe au Salon des moins de 30 ans.
En 1951 il a sa première exposition personnelle à la Galerie Drouant-David et première monographie publiée aux Presses Littéraires de France. En 1959, à l’âge de 33 ans, Paul Rebeyrolle obtient le Premier Prix de la première Biennale de Paris avec le tableau monumental Planchemouton. En 1963 Rebeyrolle quitte Paris et s’installe à la campagne dans l’Aube pour y travailler et y vivre avec Papou, qui deviendra sa femme en 1967. En 1964, il expose à New-York une série de paysages, d’animaux et de nus à la Marlborough-Gerson Gallery.
En 1967, sa première exposition a lieu à la galerie Maeght à Paris où il présente un ensemble de toiles dont la plupart ont pour thème les Instruments du Peintre. Ces toiles matérialisent avec plus d’audace et de maitrise l’évolution amorcée deux ans auparavant et dans lesquelles le rôle de la matière est encore accentué. Rebeyrolle est invité à Cuba avec d’autres artistes, et participe à l’élaboration d’une œuvre collective.
Dès 1968, Rebeyrolle commence un cycle de séries volontiers définies par le terme de « politiques » :
1970 – Présentation des grands formats Coexistences, dans lesquels il traite de la « guerre froide ». Le catalogue est préfacé par Jean-Paul Sartre
1973 -expose sa série Les Prisonniers à la Galerie Maeght à Paris, en représentant des chiens engrillagés. Le catalogue est préfacé par Michel Foucault.
1979 – Première exposition rétrospective aux Galeries Nationales du Grand Palais à Paris, présentée par Michel Troche.
1980/82 – Rebeyrolle reçoit le Grand Prix de la Ville de Paris. Il termine la série Les Evasions Manquées qui comporte plus de 40 tableaux violents de prisonniers, suppliciés, suicidés : « vision furieuse, et lasse de la torture, dans son effroyable dénudement… » (J.Dupin)
Sur le même thème, il illustre l’album de sept poèmes de José Angel Valente, Desaparicion Figuras avec 12 lithographies originales, edition d’ Editart, Genève.
1987 – Rebeyrolle rend hommage à son ami résistant Georges Guingouin, en peignant l’immense tableau Le Cyclope – symbole incontournable de l’Histoire du Limousin. La même année, il traite de l’aveuglement des hommes de pouvoir avec la série Au Royaume des Aveugles.
1993 – En réaction à la publication de l’Encyclique du Pape Jean-Paul II, il se réapproprie le titre Splendeur de la Vérité à travers une série de toiles où il dénonce les intégrismes religieux. À Paris, il participe à l’exposition « Manifeste II » au Musée National d’Art Moderne. À New York, il expose Les Panthéons sous le titre « Vanity and Power» à la Philippe Briet Gallery.
1995 – Inauguration de L’Espace Paul Rebeyrolle à Eymoutiers, sa ville natale.
1998- Il installe sa sculpture monumentale Prométhée en bronze et fonte d’aluminium près de la centrale nucléaire de Chooz, dans les Ardennes, hommage à « la Psychanalyse du Feu » de Gaston Bachelard.
2000 – À l’occasion du passage à l’an 2000, le journal Le Monde publie un numéro spécial « 21 questions au XXIème siècle » où chaque article est illustré par une œuvre de Rebeyrolle. Une grande rétrospective lui est consacrée à la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence.
2002 Rebeyrolle installe ses sculptures monumentales à Eymoutiers: Totem, une céramique aux deux faces ainsi que Adam et Ève, et Dieu créa la répression. Le Sanglier en bronze (collection Région Limousin) rejoindra le jardin de sculptures quelques temps après.
2005 Paul Rebeyrolle peint en deux mois ses trois tableaux ultimes, Les Néants. La dernière peinture est datée de février 2005.
Paul Rebeyrolle meurt le 7 février dans sa maison de Boudreville, en Bourgogne, à l’âge de 78 ans. Un hommage lui a été rendu le vendredi 11 février à l’Espace Paul Rebeyrolle, en présence du Ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres. Ses cendres ont été dispersées dans le ruisseau de Planchemouton. Aujourd’hui, l’Espace Paul Rebeyrolle abrite un fond permanent de plus de 80 œuvres de 1948 à 2005, parmi les plus significatives du travail de Rebeyrolle.