Peter Takal est né en Roumanie, a vécu et travaillé à Berlin dans les années 20. Il travaillera en tant qu’artiste et acteur à Paris dans les années 30. Au début de la 2ème Guerre Mondiale (1939), il s’installera à New York et deviendra citoyen américain en 1944.
Il sera apprécié internationalement pour ses dessins au feutre et à l’encre, ainsi que pour ses prolifiques gravures. Une connotation surréaliste est présente dans toute son oeuvre. Les sujets iront des scènes de rue parisiennes à l’imaginaire linéaire de la vie des plantes et des paysages, après qu’il eut acquis une ferme dans l’est de la Pennsylvanie en 1945.
La carrière de Takal, qui portera sur sept décennies, inclut plus de 100 expositions personnelles aux USA et en Europe. Son travail est représenté dans plus de 100 collectives publiques incluant le Musée d’Art Moderne, Le Whitney et Metropolitan Museum of art, ainsi que de nombreux musées importants.
Avec plus de 1’500 dessins, tableaux, livres, carnets de croquis et matériel d’archives, le Centre d’Art d’Arkansas possède la collection la plus grande et complète de l’oeuvre de Takal.
L’art de Takal est inspiré par l’universalité qui lie toute chose. Selon lui, chaque chose doit répondre à un moment de vérité. L’invisible a trouvé en Takal un magnifique interprète. Sa représentation visuelle résulte toujours d’une rencontre secrète entre les pouvoirs mystérieux qui gouvernent le monde visible et invisible.
Pour Takal, le réalisme et le surréalisme intéragissent en totale harmonie. Dans le mouvement des lignes, de mystérieuses relations naissent. Formes, espaces s’étendent sans fin, plages de silence, des voyages de vie intérieure atteignent la découverte de significations profondes cachées sous des apparences qui ouvrent sur une autre réalité.
L’esprit de Takal est constamment en phase avec son temps. Il n’a jamais succombé aux modes, aux humeurs changeantes du public et s’il a pu parfois être en conflit avec les événements, son esprit a toujours été contemporain. Il est resté fidèle à lui-même, a toujours eu de la suite dans les idées pour réconcilier ce que ses yeux voient, son esprit interprète et ses mains dirigent. Ce n’est pas un accident si le travail de Takal suggère plus qu’il ne proclame, est discret plus que pompeux. Tout en se limitant, il explore avec tant de profondeur qu’il approche l’infini.
Texte de Joseph Ishikawa, Directeur du Musée d’Art de Kresgie